Le 7 septembre la convention cadre de la stratégie littorale Bresle Somme Authie a été signée à Ault.
Etat, Région, Départements, Agences de l’eau, Communauté de communes Opale sud et Syndicat Mixte Baie de Somme ont renouvelé leur souhait d’œuvrer collectivement pour protéger le trait de côte, les populations, le patrimoine et les activités économiques. Etendu sur 110 km, 2 régions et 3 départements du Tréport à Berck-sur-Mer, ce territoire est confronté aux risques d’érosion et de submersions marines sur une surface de 180 km².
Le PAPI labellisé le 5 novembre dernier par la Commission Mixte Inondation a permis d’élaborer et de valider une stratégie concertée sur le long terme pour maitriser le risque tout en développant le territoire. Les actions prévoient des études pour optimiser les systèmes hydrauliques, renforcer les ouvrages existants et en construire de nouveaux pour fermer les 3 systèmes d’endiguement.
Extraits du discours d’Emmanuel Maquet, Président du Syndicat Mixte Baie de Somme – Grand Littoral Picard
"Organiser cette signature de convention pour une protection durable de notre littoral à Ault est à la fois stratégique et symbolique.
Stratégique car pour Ault, commune qui a autrefois connu la submersion marine et qui est désormais confrontée à l’effondrement par blocs de falaise, les études d’ores et déjà menées dans le cadre du PAPI ont mis en avant la nécessité de mieux occuper le territoire, de revoir les réseaux d’assainissement et d’eaux de ruissellement, de choisir des modes durables de construction et de mener une politique de valorisation du patrimoine.
Le choix de ce lieu unique en matière d’évolution du risque est par ailleurs plus que jamais symbolique. Car d’ici on aperçoit le Hable, reconnaissable par sa digue de galets gris et son armature de 80 épis construite de 1997 à 2001 qui protège de la submersion marine les bas-champs. Cet espace sauvé il y a peu d’un projet de dépoldérisation a connu ces 40 dernières années de nombreux épisodes d’érosion. Je pense notamment aux tempêtes de novembre 72, de novembre 77, de novembre 84, de février 1990 dont localement tout le monde se souvient et qui avait valu le déplacement du Président de la République, le dernier en somme sur notre territoire. A l’époque, 3 000 hectares de terres cultivables avaient été inondés, la mer avait pénétré jusqu’à 3 kilomètres dans les terres, 283 maisons avaient été évacuées… Ici, « là où les falaises normando-picardes naissent et où les dunes meurent » pour citer Victor Hugo, la mer joue un rôle fondamental. Ici, la mer est à la fois responsable des heures glorieuses de la cité et de sa perte. «Le bourg d’Ault est rongé perpétuellement par la mer, écrivait en 1837 l’auteur des Misérables. Il y a 150 ans, c’était un bien plus grand village qui avait sa partie basse abritée par une falaise au bord de la mer. L’océan a eu des vagues pour chaque pierre ; le flux et le reflux ont tout usé.» Epis pleins de charpente, brise-lames, constructions sur pilotis, Ault, dès ses débuts comme station balnéaire, a toujours dû combattre les assauts de la mer et l'inéluctable recul de la falaise. Le développement du tourisme s'est donc toujours heurté à ce risque naturel. Tout au long du 20ème siècle, il n'a été question que de protection et de consolidation du front de mer ; et cela perdure encore... Car en 2016 un Français sur quatre et un emploi sur trois sont exposés au risque d’inondation.
Les conséquences du réchauffement climatique et la montée progressive du niveau de la mer n’ont jamais autant inquiété les pouvoirs publics, les maires. Lors des tempêtes qui se sont abattues sur notre littoral depuis 2001, les élus, en toutes circonstances, ont confirmé leur maîtrise du risque, leur savoir-faire, leur sens de l’anticipation, leur réactivité, aidés et accompagnés par l’ingénierie du Syndicat Mixte.
Ce n’est donc pas un hasard si l’État a demandé en 2011 à notre établissement public de mettre en œuvre un PAPI pour organiser de la Bresle à l’Authie une gestion intégrée des risques d’inondation. Ainsi, depuis 5 ans maintenant, avec nos partenaires nous menons une réflexion qui intègre la lutte contre la submersion marine, l’érosion des cordons dunaires et les éboulements par bloc de falaises. Parce que la défense contre la mer ne doit plus être un handicap, ensemble, nous nous sommes engagés à proposer une ligne cohérente de gestion et d’aménagement : - sur un territoire qui est resté naturel et préservé, prisé par les touristes avides de nature et d’environnement pur ; - sur un territoire qui a refusé la bétonisation et les constructions anarchiques.
Ce travail a permis de préfigurer la GEMAPI dite littorale, très largement anticipée depuis 1974 par le Département de la Somme et les élus du littoral, qui ont mis en place un outil au service de la Côte picarde : notre Syndicat Mixte. Pour nous, l’enjeu du PAPI Bresle Somme Authie consiste à sécuriser la population en préservant le patrimoine territorial, à pérenniser les activités économiques et à optimiser les coûts des mesures de protection à engager. Cela conduit à repenser un développement, de tendre vers un urbanisme novateur et audacieux. Nous devons mener des politiques territoriales capables de vivre avec les inondations, de nous servir de la mer en l’intégrant dans tous les processus de développement. Notre territoire qui s’est toujours adapté au risque et qui vit avec depuis ses origines est prêt à évoluer. Le défi est majeur. Les attentes sont fortes."
La plaquette (3.79Mo)
Le powerpoint (4.98Mo)
Syndicat Mixte Baie de Somme - Grand Littoral Picard 
